Dans le cadre du contentieux électoral relatif à l’élection présidentielle de 2025, le ministère ivoirien de la Justice a tenu, ce lundi, une conférence de presse. À cette occasion, Me Kouamé Faustin, directeur des affaires civiles et pénales, a fait des clarifications sur la situation de Tidjane Thiam.
Bien que radié de la liste électorale, Tidjane Thiam demeure Ivoirien et n’a jamais été apatride, rassuré le ministère de la Justice.
L’ancien patron du Crédit Suisse est juridiquement « Ivoirien par attribution », c’est-à-dire Ivoirien de naissance conformément au Code de la nationalité ivoirienne.
Bien que Tidjane Thiam a acquis la nationalité française par naturalisation en 1987, cette situation n’a jamais entraîné la perte de sa nationalité ivoirienne.
En effet, la législation ivoirienne, tout en étant restrictive sur la question de la double nationalité, n’entraîne pas automatiquement la perte de la nationalité ivoirienne en cas d’acquisition d’une autre nationalité, sauf en cas de renonciation formelle prévue par la loi.
En conséquence, Tidjane Thiam n’a jamais été considéré comme apatride et conserve pleinement ses droits civils en tant qu’Ivoirien.
Toutefois, cette clarification n’épuise pas toutes les questions juridiques entourant sa radiation de la liste électorale, laquelle est fondée sur d’autres dispositions légales, explique Me Kouamé Faustin.
Lors de sa conférence de presse, Me Kouamé Faustin a affirmé sans ambiguïté que : « Tidjane Thiam n’a jamais été apatride. Il demeure de droit Ivoirien par attribution ».
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Revenant sur son parcours administratif, Me Kouamé a précisé que l’acquisition de la nationalité française n’avait pas fait de Tidjane Thiam un apatride.
« L’apatridie n’est pas une notion abstraite, mais une réalité juridique précise. Est apatride celui qu’aucun État ne reconnaît comme son ressortissant.
Ce n’est pas le cas de Monsieur Thiam qui, par sa filiation, est resté Ivoirien », précise le juriste.
Après sa libération d’allégeance à la France, formalisée par décret en date du 19 mars 2025, Tidjane Thiam a automatiquement recouvré l’intégralité de sa nationalité ivoirienne, sans nécessité de démarche supplémentaire.
« Dès sa libération de son allégeance à la France, il retrouve automatiquement sa nationalité ivoirienne attribuée dès sa naissance », a insisté Me Kouamé.
Le ministère de la Justice a également tenu à rappeler que « Le certificat de nationalité ivoirienne n’est pas attributif : il ne crée pas la nationalité, mais constate une qualité juridique existante ».
Ainsi, Tidjane Thiam n’avait nul besoin de réintégration, une procédure qui ne concerne que ceux ayant effectivement perdu leur nationalité ivoirienne.
En conclusion, pour les autorités judiciaires ivoiriennes, Tidjane Thiam est, reste et demeure Ivoirien.
« Selon le Code de la nationalité ivoirienne, Monsieur Thiam est indiscutablement Ivoirien. Il n’a jamais été, et n’est pas apatride », a insisté Me Kouamé.
Enfin, le ministère a précisé que Tidjane Thiam ne peut bénéficier d’une procédure de réintégration, puisqu’il n’a jamais cessé d’être Ivoirien.
Le véritable enjeu de sa radiation de la liste électorale n’est pas sa nationalité, mais le non-respect des conditions légales exigées pour l’inscription, notamment l’exclusivité de la nationalité ivoirienne au moment de l’enrôlement.
Tristan Sahi